Vous écrivez beaucoup sur des personnages en état de vulnérabilité émotionnelle. Comment vous protégez-vous pendant l’écriture ?

C’est la première fois qu’on nous pose cette question ! Et pour tout vous dire, nous ne nous protégeons pas ! Nous nous mettons dans la peau de chacun de nos personnages pour les faire parler et agir au mieux. Mais il est vrai que c’est épuisant de « vivre » la ségrégation, même par procuration, ou des adieux dans « America[s] », ou la fatigue nerveuse de Lucille dans « Winnicott », des deuils dans chacun… Outre l’énorme travail de recherche et d’écriture à chaque fois, c’est aussi pour cette raison que nous n’écrivons pas davantage.