Les livres incontournables de Christian Niemiec

Cliquez sur les photos pour comprendre son coup de cœur.

Guerre et paix, Léon Tolstoï (1867)

Guerre et paix, Léon Tolstoï (1867)

Les chroniques martiennes, Ray Bradbury (1950)

Les chroniques martiennes, Ray Bradbury (1950)

Mémoires d'Hadrien, Marguerite Yourcenar (1951)

Mémoires d'Hadrien, Marguerite Yourcenar (1951)

Les chroniques de San Francisco, Armistead Maupin (1978)

Les chroniques de San Francisco,
Armistead Maupin (1978)

Rebecca, Daphné du Maurier (1907)

Rebecca, Daphné du Maurier (1907)

La grosse femme d'à côté est enceinte, Michel Tremblay (1978)

La grosse femme d'à côté est enceinte, Michel Tremblay (1978)

Lestat le vampire, Anne Rice (1985)

Lestat le vampire,
Anne Rice (1985)

Les Vestiges du jour, Kazuo Ishiguro (1989)

Les Vestiges du jour, Kazuo Ishiguro (1989)

De sang-froid, Truman Capote (1965)

De sang-froid, Truman Capote (1965)

J'ai découvert ce roman à l'adolescence et je me suis pris une claque. J'ai tout de suite été admiratif de l'écriture et de la culture de Marguerite Yourcenar et j'ai plongé avec délectation dans cette histoire d'amour transgressive dans la Rome Antique. Avant d'enchaîner avec L'Œuvre au noir et Archives du Nord. Mais les Mémoires d'Hadrien resteront à jamais ma porte d'entrée sur l'univers de cette immense dame.

Idem, lecture à l'adolescence. J'avais déjà cette envie d'Amérique et surtout cette envie de vivre en adulte... et en quasi communauté, avec mes amis. J'avais, moi aussi, envie de rejoindre cette pension de Barbary Lane, et qui sait si ce n'est pas cela qui m'a poussé à vivre des années en colocation, dès les années 80, à une époque où Friends n'avait pas banalisé en France cette habitude.

Une lecture de jeune adulte. Eh oui, j'ai lu Yourcenar et Tolstoï très jeune, et c'est en vieillissant que j'ai découvert cet univers fantastique. J'ai l'habitude de faire les choses à l'envers... Ou peut-être est-ce justement parce que je vieillissais que je m'intéressais à l'immortalité ? Toujours est-il que j'ai adoré les aventures de Lestat, mais plus encore celles de Marius. C'est ce personnage qui m'a fasciné. Je ne sais pas pourquoi, j'ai toujours imaginé qu'Anne Rice s'était inspirée de Léonard de Vinci pour créer ce personnage. En tout cas, moi, je me suis plu à imaginer un Vinci immortel, traversant le temps depuis l'antiquité et illuminant les différentes époques de ses chefs-d'œuvre.
Un cadeau d'un ami québécois, correcteur littéraire là-bas, qui m'a immédiatement fait plonger dans ces Chroniques du plateau Mont-Royal. Je me souviens très nettement avoir adoré cette écriture si fluide, si « simple » en apparence. Tout semblait facile sous la plume de Michel Tremblay. Je connaissais tous les mots, ils s'enchaînaient naturellement et je me souviens clairement m'être fait cette réflexion : « Si un jour j'écris des romans, je voudrais qu'ils soient comme ça : apparemment simple, mais exigeants. » L'ami qui m'a offert ce roman était justement le correcteur littéraire et un ami de Michel Tremblay. Il m'a proposé de le rencontrer, mais j'ai décliné sa proposition, de peur d'être déçu.
Décidément, ce sont les lectures d'adolescence qui m'ont le plus marqué. Celle-ci en fait également partie. Je ne vous cache pas que j'ai d'abord découvert le film d'Hitchcock. C'est après que j'ai eu envie de lire le roman. J'ai adoré dès la première ligne : « J'ai rêvé la nuit dernière que je retournais à Manderley. » Je ne sais pas pourquoi, mais cette phrase m'a marqué. C'est pour elle que Ludovic et moi avons accepté la dernière adaptation cinématographique de Rebecca avec Lily Collins, Armie Hammer et Kristin Scott-Thomas, impeccable dans le rôle de la glaçante Mrs Danvers. Et si d'habitude c'est Ludovic qui est au clavier, exceptionnellement, j'ai tenu à écrire la première voix off du film : « J'ai rêvé la nuit dernière que je retournais à Manderley. »
Roman britannique écrit par un Japonais qui a su décrire à merveille non seulement la perplexité des sentiments humains, mais aussi cette retenue toute British qui nous a beaucoup inspirés pour l'écriture de À l'ombre de Winnicott. De grands sentiments, trop grands peut-être pour être exprimés par ceux qui se perçoivent comme des « petites gens ». La force des non-dits, la torture infligée par une extrême pudeur.
Lu très jeune, sans doute trop jeune. Je venais de découvrir la puissance de la lecture avec Les Enfants du capitaine Grant de Jules Verne, aussi ai-je décidé de prendre un des plus gros livres de la bibliothèque de mes parents pour être sûr de rester longtemps hors de ma vie de petit garçon de dix ans. Et là, après avoir quasiment fait le tour du monde avec Jules Verne, je me retrouvais dans la peau d'aristocrate(s) russes. Je me retrouvais sur des champs de batailles aussi bien physiquement que sentimentalement. Même si j'imagine qu'à l'époque les enjeux de ces derniers m'avaient plus ou moins échappé...
C'est là que j'ai compris que la lecture serait toujours là pour me permettre de m'évader du quotidien. Je me souviens de mon exaspération lorsque mes parents me rappelaient à l'ordre. Je devais alors poser mon livre pour manger, dormir, et surtout aller à l'école... J'avais très très hâte de grandir et pouvoir enfin lire tout mon saoul et ne plus avoir d'obligations. Enfin, c'est ce que je croyais...
Lu à la même époque que Guerre et Paix. Emprunté au bibliobus qui passait devant chez moi une fois par semaine. Ce coup‐ci, j'ai pu me rendre sur Mars et rencontrer non plus des gens habitant sur d'autres continents, mais carrément des extraterrestres ! Ce n'est plus le monde qui m'appartenait, mais l'univers !
J'étais dans ma période meurtres et tueurs en série, alors je ne pouvais pas passer à côté de ce chef-d'œuvre. Pris et reposé plusieurs fois, je dois l'avouer. Les livres ne se lisent pas à n'importe quel moment, il faut être prêt. Et quand je l'ai enfin été, je l'ai dévoré d'une traite, me demandant ce qui avait bien pu m'arrêter dans mes précédentes lectures.