Les livres incontournables de Ludovic Manchette

Cliquez sur les photos pour comprendre son coup de cœur.

Des souris et des hommes, John Steinbeck (1937)

Des souris et des hommes,
John Steinbeck (1937)

Le Crime de l'Orient-Express, Agatha Christie(1934)

Le Crime de l'Orient-Express,
Agatha Christie(1934)

Entretiens avec Woody Allen, Eric Lax (1999)

Entretiens avec Woody Allen,
Eric Lax (1999)

L'Art du suspense, Patricia Highsmith (1987)

L'Art du suspense,
Patricia Highsmith (1987)

Who's Afraid of Virginia Woolf?, Edward Albee (1962)

Who's Afraid of Virginia Woolf?,
Edward Albee (1962)

L'Attrape-coeurs, J. D. Salinger (1951)

L'Attrape-coeurs,
J. D. Salinger (1951)

Autobiographie, Mark Twain (1924)

Autobiographie,
Mark Twain (1924)

Nous sommes éternels, Pierrette Fleutiaux (1992)

Nous sommes éternels,
Pierrette Fleutiaux (1992)

Réponses, Françoise Sagan (1974)

Réponses,
Françoise Sagan (1974)

J'ai étudié ce roman, pour moi un chef-d'œuvre, en classe de 4e. Ma professeure de français d'alors, Mlle Girardot, figure d'ailleurs dans les remerciements d'Alabama 1963... Jamais je n'avais ressenti autant d'émotions en lisant. L'histoire dramatique de ce duo mal assorti m'avait bouleversé. Déjà un duo improbable...
Rétrospectivement, je me dis que le personnage de Gus, le saisonnier suspect dans notre roman, n'est pas sans rappeler celui de Lenny.

Je l'ai étudié à la fac. Je n'ai aucun souvenir de mon professeur cette fois, en revanche. Ce dont je me souviens, c'est que j'avais adoré l'atmosphère, le côté huis clos, le milieu universitaire qu'il dépeint et le sens de la répartie des personnages. Est-ce que ses dialogues me feraient une aussi forte impression aujourd'hui, après que j'en aie tant traduits et écrits ? Je crois que je préfère ne pas le savoir.

Il s'agit du roman que j'ai le plus lu (cinq fois seulement, je ne suis pas un gros relecteur). Un autre chef-d'œuvre, bien plus célèbre aux États-Unis qu'en France, la faute sans doute à ses deux traductions, assez mauvaises. Pour tout vous dire, j'adorerais en proposer une nouvelle avec Christian, mais il semblerait que les ayants droit de Salinger s'opposent à sa retraduction.
La première fois que je l'ai lu, c'était à vingt ans, alors que je vivais en Angleterre. Je me suis immédiatement attaché au jeune héros, Holden Caufield, qui rentre chez lui, à New York, et erre dans la ville après avoir été renvoyé de son école.
Il y a un peu de L'Attrape-coeurs dans America[s], avec notre jeune héroïne qui s'adresse elle aussi directement au lecteur alors qu'elle erre sur la route. 
Je l'ai découverte il y a une dizaine d'années. Comme beaucoup, j'avais une passion pour Tom Sawyer lorsque j'étais enfant. La série animée puis le roman m'ont fait découvrir cette Amérique qui m'a fait rêver, tout en me faisant découvrir ses facettes moins glorieuses, comme l'esclavage.
Dans cette autobiographie, Mark Twain nous régale à nouveau de son esprit, de son ironie et de son humour. En la lisant, je me suis surpris à regretter qu'il soit mort un siècle auparavant, songeant que je n'aurais jamais la chance de le rencontrer.
Un autre livre que j'ai eu la chance de découvrir assez jeune, alors que je devais avoir dix-huit ou vingt ans, et que j'ai relu quatre ou cinq fois depuis. L'écrivaine nous confie ses petits trucs et astuces, glanés au fil d'années d'expérience. Quand une lectrice nous a demandé dernièrement quel livre nous recommandions à sa fille qui aimerait écrire, c'est à celui-ci que j'ai pensé immédiatement.
Pour l'anecdote, Christian a été le voisin d'une ancienne compagne de Patricia Highsmith lorsqu'il est arrivé à Paris ! Il a ainsi eu la chance de la rencontrer... chance qu'il n'avait pas tout à fait mesurée sur le moment, ne l'ayant pas encore lue.

Sans conteste l'un des meilleurs romans de la « reine du crime ». Je me revois le lire, à quatorze ans, et, à un moment, relever la tête et me dire que cela devait être passionnant de créer tout un univers, une histoire, des personnages... Voilà qui me semblait être une occupation extraordinaire. Je dois dire que je ne m'étais pas trompé. 

J'adore Françoise Sagan. L'écrivaine et son œuvre, bien sûr, mais aussi la femme, son goût de la provocation et de la fantaisie, et son dégoût des conventions. Ses traits d'esprit faisaient tout le sel de ses romans comme de ses entretiens. Son sens de l'autodérision aussi. Imaginer dire à journaliste que votre roman est « bâclé » parce que vous êtes paresseuse ! Fausse modestie ? Je ne pense pas. Vraie provocation ? Sûrement ! Si tous les romans bâclés pouvaient avoir la qualité d'un roman de Françoise Sagan...
Pour l'anecdote, nous avons eu plusieurs fois l'occasion de rencontrer son fils, Denis Westhoff, un homme charmant et assez décalé lui aussi !
Il y a une dizaine d'années, une amie m'a offert cet immense roman, Prix Femina en 1990. Moi qui n'ai pas une passion pour les pavés, j'ai plongé dans ces 950 pages qui relatent une incroyable histoire d'amour entre une jeune fille, puis jeune femme, et son frère. Une histoire troublante, des personnages marquants et, surtout, une plume fabuleuse.
Un des romans que j'ai le plus recommandés ces dernières années.
Dans ces entretiens, il est question d'écriture, de l'idée à la rédaction du scénario (puis, naturellement, du casting, du tournage, du montage, etc.). Comme L'Art du Suspense, ce livre est une mine de conseils et de réflexions extrêmement inspirantes pour tout auteur ou artiste.
Je l'ai découvert à dix-sept ans, à sa sortie, et le relis de temps en temps.
Les doutes du cinéaste en particulier et sa propension à se dénigrer ont tendance à me rassurer. Si lui doute, je peux bien douter aussi !