On parle de nous

À l'ombre de Winnicott



« Imaginez un roman capable de tenir en haleine et de charmer en même temps, qui a des accents de Downton Abbey, avec un zeste des sœurs Brontë et d'Agatha Christie : bref, une ambiance so british qui ne pouvait déplaire à la Franco- Britannique que je suis. L'intrigue se déroule dans un manoir du Sussex, l'oppressant Winnicott Hall. L'héroïne, Viviane, Française, est dotée d'un sacré tempérament. Elle est la nouvelle préceptrice du fils unique de Lucille et Archibald Montgomery, maîtres des lieux. George a 10 ans et il est aveugle. Entre Viviane et lui, une complicité se tisse. Mais dans cette vaste demeure rôdent d'étranges présences. Que s'est-il passé entre ces murs chargés de souvenirs ? Ludovic Manchette et Christian Niemiec réussissent leur coup avec ce troisième roman addictif et ingénieusement construit. Il faut saluer leur sens du dialogue (ils traduisent pour le cinéma), ce qui leur permet de saisir les caquetages des "ladies" terrifiées par les apparitions, les apartés du majordome pince-sans-rire, les joutes verbales entre maîtresse et élève. Intriguée, j'ai demandé aux auteurs comment ils écrivaient à quatre mains. Réponse : pendant huit mois, ils peaufinent leur plan, suivi de dix mois d'écriture. C'est Ludovic (qui tape plus vite) qui est devant l'ordinateur mais chaque phrase, me précisent-ils en chœur, est pensée puis peaufinée par les deux, assis côte à côte. Un vrai travail d'équipe. »












America[s]
![Article de presse America[s]](https://www.manchette-niemiec.fr/wp-content/uploads/2025/05/transfuge-americas.jpg)

Traducteurs et adaptateurs en français de productions américaines, Ludovic Manchette et Christian Niemiec se sont mis en quatre pour nous offrir la belle échappée libre d’une toute jeune adolescente dans l’Amérique seventies des grands espaces et des folles utopies.
Le duo Manchette-Niemiec a-t-il choisi de vivre et d’écrire quelque part sur la Pointe du Raz parce que l’Amérique, ce pays qui les fascine tant, n’est qu’à un vol de mouettes (ou presque) de leur refuge ? Sans doute pas, mais le hasard fait parfois bien les choses. Voici en tout cas un étonnant assemblage d’écrivains à cheval sur le cinéma, comme en leurs temps Boileau et Narcejac ou encore Fruttero et Lucentini. Ludovic Manchette et Christian Niemiec sont traducteurs d’anglo-saxon et adaptateurs en français des dialogues de films et de séries de premier plan. Citons, entre autres, Bronson de Nicolas Winding Refn, Phil Spector de David Mamet, Jane Eyre de Cary Fukunaga, Song to Song de Terrence Malick, Dune de Denis Villeneuve. Côté séries, les deux hommes se sont chargés de Lucifer, Band of Brother : L’Enfer du Pacifique produite par Spielberg, ou encore Boardwalk Empire produite par Scorsese. Des grands noms attachés aux meilleurs scénarios et dialogues possibles. Une superbe école de formation pour qui rêve de se libérer un jour des glorieux aînés et de tremper à son tour sa plume dans l’encre de la création. Ce qui n’est pas évident lorsque l’un des deux se nomme Manchette. Il y a quelque chose de courageux, voire d’inconscient, de se lancer dans le métier avec un tel patronyme car la place est déjà prise par le légendaire romancier homonyme aux immarcescibles chefs d’œuvre parus dans la Série Noire. Imagine-t-on aujourd’hui un Guillaume Baudelaire se lançant dans la poésie, ou un Vincent Flaubert dans le roman : peu évident et sans doute pas recommandé. Pourtant Ludovic Manchette et son complice assument et finalement s’en portent très bien : les ventes d’Alabama 1963, leur premier roman, s’élèvent à plus de 100 000 exemplaires (dont environ 30 000 format broché). Ce n’est pas un succès, c’est un triomphe. Rappelons que ce roman traitait du sujet (hélas toujours aussi prégnant) du racisme en 1963, cette année charnière si l’on considère le discours sur les droits civiques de John Kennedy, la déségrégation des écoles, la Marche sur Washington et les fameuses envolées lyriques de Martin Luther King, jusqu’à l’assassinat du président à Dallas en novembre de cette même année…
Tout en continuant de peaufiner en Bretagne quantité de traductions de dialogues dans le vent de Hollywood, le duo n’allait pas s’arrêter en si bon chemin. Les salons, les lectures, les débats, les signatures leur ont fait prendre conscience de leur potentiel d’écrivains populaires (ce qui n’a rien de péjoratif, soit dit en passant). Alabama 1963 réclamait une suite, dans la même veine, ultra documentée, farcie de références historiques, et surtout plausible, ce qui n’est pas toujours le cas d’auteurs français piqués d’Amérique mais peu soucieux de véracité. La voici : America[s] ou les tribulations d’une adolescente orpheline de sa meilleure amie, s’échappant de sa ville natale de Philadelphie pour rejoindre sa sœur playmate à Los Angeles. Un road-trip tel qu’en chérit tant l’imaginaire américain aux espaces infinis et aux rencontres diverses et variées. Nous sommes en pleine Seventies, les cheveux des garçons ont rallongé, la musique aussi (délaissant les trois minutes réglementaires pour des envolées lysergiques meublant parfois une face entière d’un 33 Tours comme on nommait alors le vinyle). Stop est le mot à la mode : stop à la guerre du Viêtnam, stop au métro-boulot-dodo. Stop à l’amour monogame à la papa. Stop est aussi le mot sésame pour aller où le vent vous porte : un pouce levé et direction l’inconnu. Amy, c’est son prénom, n’a pas encore 14 ans mais un culot monstre. La voici embarquée, entre autres spécimens, par de joyeux baba cool, des vétérans désabusés, des Indiens attachants, une bande de musiciens emmenés par un certain Bruce Springsteen, la voici « sur la route » confrontée à mille interrogations et mille dangers (le tueur en série Ted Bundy est à deux doigts d’abréger sa courte existence terrestre). L’arrivée à la Playboy Mansion, le refuge peuplé de lapins blonds, de Hugh Hefner, nous vaut une rencontre haute en couleurs avec Polanski auquel l’ado refile son exemplaire de Tess d’Urberville (ça pourra toujours servir), en présence de l’hôte des lieux recevant nuit et jour en pyjama de soie, comme il se doit. America[s] nous fait revivre avec beaucoup de précision ces années aussi animées qu’allumées, j’ai nommé les années 70 où le paradis terrestre ou ce qui en tenait lieu pouvait à tout moment virer à l’enfer le plus noir. Ce n’est pas le moindre ces attraits de cette époque ambiguë et de ce page-turner au parfum prononcé d’Attrape-cœurs, appelé à connaître le même succès qu’Alabama 1963. Et ensuite ? On the road again, cette fois en direction de l’année 1983 ? C’est tout le mal que nous leur souhaitons. »
Adrien Lambert

« Un page-turner drôle et intelligent, aux personnages hyper attachants, et qui dépeint les États-Unis et la psychologie d'une ado de 13 ans sans jamais tomber dans la facilité ou le cliché. Mention spéciale pour le dernier chapitre dont l'écriture relève tout simplement du génie. »


« C'est un roman écrit à quatre mains : les deux de Ludovic Manchette et les deux de Christian Niemiec. On est en 1973 et c'est un road trip, une traversée des Etats-Unis de l'Est vers l'Ouest, de Philadelphie à Los Angeles. C'est Amy qui voyage, une préado. On ne connaît pas vraiment son âge au début du roman. On sait qu'elle est bien trop jeune pour entamer un tel voyage toute seule, en tout cas. On sait aussi que ça ne va pas fort : son père est brutal, elle vient de perdre sa meilleure amie dans un accident de la route et sa grande sœur de dix-sept ans, Bonnie, est partie depuis un an pour devenir Playmate au Manoir Playboy de Los Angeles. Or Amy n'a jamais eu de nouvelles. Elle a réussi à joindre le Manoir Playboy et on lui a répondu qu'on ne connaissait pas de Bonnie ici... On part avec elle pour Los Angeles à la recherche de Bonnie. Mais une préado qui voyage toute seule c'est dangereux et puis surtout, si quelqu'un prévient la police, retour à la case départ. Alors elle ment, elle change de prénom à chaque étape, elle s'invente une vie. Et bien sûr, c'est le principe des road trips, elle fait plein de rencontres, des très belles et des terribles, et on est toujours surpris par la bonté ou la méchanceté qui ne surgissent pas forcément où on les attend. Et puis ce sont les seventies. Elle croise aussi certaines personnes qui risquent d'être connues... comme le Boss, Bruce Springsteen ! Il n'est pas encore très connu en 73, il est sur la route et on le croise VRAIMENT dans le roman, c'est-à-dire que les auteurs le font parler, mais pas n'importe comment : Ludovic Manchette et Christian Niemiec ont fouillé les documents de l'époque pour que ça sonne juste. Et d'ailleurs, ce sont les rois du dialogue, je vous signale. Dans le civil, ils sont traducteurs de dialogues de films. C'est génial comme métier ! [...] On prend la main de Manchette-Niemiec pour ne plus la lâcher. »







« LE LIVRE DU MOIS. À travers la voix d'Amy, ce road trip initiatique et sensible au cœur de l'Amérique se transforme au fil des pages en une ode à l'amitié et à la liberté. Les personnages rencontrés sur sa route sont tantôt attachants, tantôt extravagants, chacun avec leur histoire personnelle. Un livre que l'on vous conseille de lire pour vivre un voyage littéraire plein de tendresse, saupoudré d'un brin de naïveté. Après Alabama 1963, Ludovic Manchette et Christian Niemiec, les auteurs, signent ici un très beau deuxième roman. »
Alabama 1963


« Qu'ils adaptent en français des dialogues de séries et de films américains ou qu'ils écrivent, c'est toujours à quatre mains que travaillent Ludovic Manchette et Christian Niemiec. Alabama 1963 est leur premier roman et fera parler de lui. D'une part, parce qu'il évoque un sujet brûlant d'actualité : les États-Unis n'en ont pas fini avec les démons du racisme, et les Noirs-Américains expriment désormais bruyamment leur exaspération. L'intrigue du présent roman se situe à une période charnière, au début des années soixante, pendant laquelle l'Amérique se décidait, non sans remous, à tourner la page de la ségrégation raciale, prenant un visage plus respectable. D'autre part, parce que l'intrigue est remarquablement bâtie, les personnages sont réellement incarnés et attachants, la mentalité du Sud parfaitement rendue, et le suspense total. C'est un vrai coup de cœur, un roman extrêmement touchant qui incontestablement marquera cette rentrée. »

« Écriture précise, dialogues savoureux, personnages attachants : Alabama 1963 est une fascinante plongée dans l'Amérique des années 1960.
Pour un coup d'essai, c'est un coup de maître ! Il faut dire que ces deux-là n'en sont tout de même pas à leurs balbutiements en matière de narration bien rythmée : ils sont traducteurs et adaptent en français les dialogues de séries et de films américains depuis treize ans. N'empêche qu'Alabama 1963 est bien leur premier roman. Et qu'en refermant le livre après avoir tout oublié pendant quelques heures, complètement happé par ce polar sur fond de ségrégation raciale, on dit chapeau ! "Nous avions tous les deux très envie d'écrire, non plus une traduction, mais une histoire originale", explique Ludovic Manchette, natif de Nancy (54) où il a fait ses études à l'université de Lorraine après avoir grandi en Meuse, dans le petit village de Menaucourt, et suivi sa scolarité à Ligny-en-Barrois puis à Bar-le-Duc. Ni lui ni son complice Christian Niemiec n'ont jamais été des lecteurs de romans policiers. "Ça a d'ailleurs été un vrai défi : on voulait que le roman plaise à la fois aux lecteurs de polars et à ceux qui n'en lisent pas !" Défi relevé. Les éditions du Cherche Midi ne s'y sont pas trompées elles non plus, qui ont classé Alabama 1963 en littérature générale, ce qui arrange bien les deux écrivains : "On ne voulait pas être estampillés auteurs de polars puisque nos prochains romans n'en seront pas." Il y en aura donc d'autres et c'est tant mieux ! En attendant, impossible d'oublier Bud Larkin, détective blanc, bougon et alcoolique, ni Adela Cobb femme de ménage noire, veuve et courageuse. Tous deux vont peu à peu devoir réviser leurs idées sur le racisme pour faire cause commune, dans l'espoir de mettre hors d'état de nuire un mystérieux tueur. "On voulait réunir deux personnages qui n'avaient, a priori, rien à faire ensemble et n'auraient jamais dû se rencontrer, confie Ludovic Manchette. Mais pourquoi en Alabama en 1963 ? "Comme on est très imprégnés de culture américaine et que, par notre travail, on est immergés dedans, on a tout de suite su que notre histoire se passerait aux États-Unis. Assez vite, l'idée d'un duo homme blanc-femme noire pendant la ségrégation s'est imposée. Le contexte historique compliquait forcément leur amitié. On tenait aussi à aborder la question de l'amitié homme-femme, qui n'est pas souvent traitée." Et pourquoi sous la forme d'une enquête policière? "Pour que nos deux personnages principaux se rencontrent et passent du temps ensemble, il fallait des circonstances assez extraordinaires, puisque les lois étaient contre eux et que le Ku Klux Klan veillait au grain... Le personnage d'Adela n'est pas une héroïne militante, et pour qu'elle prenne le risque de s'afficher avec un Blanc, il fallait quelque chose qui la touche particulièrement. D'où l'idée des meurtres de petites filles noires, sur lesquels elle va accepter 'd'enquêter' avec un détective privé blanc. Lui se pose moins de questions : il accepte l'affaire pour l'argent, du moins au début." Le lecteur se retrouve donc en immersion totale dans une époque que l'on réalise soudain pas si éloignée de la nôtre et c'est édifiant. "On a commencé à écrire ce livre en 2014 dans un contexte bien différent puisque Barack Obama était président des États-Unis", se souvient Ludovic Manchette. "Toutefois, on savait que la question du racisme n'était pas réglée. Des amis américains nous disaient qu'il suffisait de quitter les grandes villes, dans le Sud, pour être parfois témoins de scènes hallucinantes. »
Valérie Susset
« Attention, nuit blanche assurée ! Ce polar se dévore comme une excellente série télé. »

« Ce roman vient de sortir. Il s'appelle Alabama 1963. C'est formidable ! Il est signé Ludovic Manchette et Christian Niemiec et alors ces deux-là, je les adore parce qu'ils ont un métier très particulier : leur métier, c'est d'écrire les dialogues en français des films et des séries étrangers. Donc, par exemple, la VF de la série Lucifer, eh ben c'est eux. [...] Et du coup, le livre est construit de façon forcément très cinématographique. Il y a une scène d'ouverture, il y a une écriture très visuelle, il y a des dialogues ultra toniques, il y a une répartie... qui n'a rien à envier à la nôtre ! C'est aussi un film un peu angoissant ce qu'ils écrivent puisqu'on est dans une ville de l'Alabama où personne ne dort parce que des petites filles noires disparaissent les unes après les autres. Alors il se trouve qu'on retrouve leurs cadavres après coup, et puis on s'aperçoit qu'il leur manque un bracelet, parfois c'est une culotte qu'il leur manque, et la police blanche traite l'affaire avec une nonchalance assez coupable. [...]
Adela, elle est femme de ménage chez les Blancs. Le soir elle prend son bus divisé en deux, donc Blancs/Noirs. Elle est morte de peur et donc elle barricade ses enfants chez elle. Et puis un jour, Adela doit quand même aller faire le ménage chez un détective blanc raciste, alcoolique, celui-là même qui est chargé de l'enquête pour retrouver le meurtrier des petites filles. [...] Quand a lieu la Marche pour les droits civiques, Adela n'y participe pas. Elle ne se déplace pas pour aller entendre Martin Luther King, mais elle lutte autrement. Par exemple, elle comprend que s'associer au détective blanc sera plus efficace pour retrouver le meurtrier et donc elle l'invite à dîner. Sacrilège, une amitié entre une Noire et un Blanc ! Résultat des courses, tout le monde se détourne d'Adela. Elle reçoit des lettres de menaces, d'insultes, mais elle continue. Pourquoi ? Parce que pour elle, la résolution de crimes d'enfants est un impératif moral plus haut que l'impératif racial édicté par l'Alabama. [...] Ça donne des guerrières discrètes, des séismes feutrés, des ondes de choc tout en douceur. Et c'est Adela qui résume la situation. À un moment, il y a une femme blanche qui essaie d'être un peu sympa et qui lui dit, je cite : "Adela, vous préférez qu'on dise de vous que vous êtes une femme noire ou une femme de couleur ?" Et Adela répond : "Je préfère qu'on dise que je suis une femme bien." Je vous redonne les références : Alabama 1963 de Ludovic Manchette et Christian Niemiec et c'est sorti au Cherche Midi. »
Clara Dupont-Monod


« Ce roman — prenant — peut quasiment se lire d'une traite. »

« Un premier roman qui vaut clairement le détour. »

« Enlevé et efficace ! »

« Le portrait saisissant d'une Amérique qui n'a toujours pas vaincu ses démons. »

« Nuit blanche assurée. Autant vous prévenir tout de suite : il vous sera impossible de fermer l'œil à cause ou plutôt grâce à ce formidable premier roman, écrit à quatre mains. [...] Après un round d'observation et de méfiance Adela, une femme de ménage noire, et Bud, un détective blanc aussi raciste qu'alcoolique, vont se lier d'amitié... Et vous empêcher de dormir. »

« Un petit trésor qui porte le lecteur jusqu'à la dernière page. [...] Un roman sombre, mais lumineux. Une histoire de duo improbable, de personnages qui n'ont rien à faire ensemble. [...] Dialogues, références musicales, détails pertinents donnent du relief au récit qui se vit, comme un film ou une pièce de théâtre. »

« Un polar haletant. »


« Primé dans la catégorie polar du Grand Prix du Livre Audio cette année, Alabama 1963 constitue une plongée à vif dans l'Amérique ségrégationniste des années 1960. Alors que des petites filles noires disparaissent, un détective raciste et alcoolique et une femme de ménage noire mènent l'enquête. La lecture captivante de Marie Bouvier ménage le suspense. »
« Entre roman noir et roman historique, Alabama 1963 est un livre passionnant où, sous couvert d'une enquête policière, Ludovic Manchette et Christian Niemiec dépeignent l'Amérique racisée de la fin du XXe siècle. »